Qu’advient-il alors quand une société entre en guerre ?
La guerre n’est qu’une réaction, une friction d’intérêts. Bien différencier la guerre et le combattant. Dans son sens traditionnel, le combattant n’est pas lié à l’idéologie de son combat. L’idéologie peut être très restrictive etle combattant être un vrai combattant. A contrario, l’idéologie peut être justifiée et le combattant médiocre, à savoir quelqu’un qui réagit par peur ou par désir. Le soldat qui a peur commet des massacres ; le soldat entraîné fait ce qu’il a à faire sans exaction. Les troupes d’élite ne les commettent que pour faire peur et, en fait, faire l’économie d’autres vies, pour arrêter la
guerre ; ce n’est pas un massacre par haine, mais par stratégie.
Le combattant n’est ni à condamner, ni à excuser, chacun vit en fonction de ses qualifications.
D’avoir envoyé tous ces jeunes Américains pacifistes, qui n’avaient aucune éducation profonde, se battre contre les guerriers redoutables que sont les Vietnamiens, correspond à une aberration et c’est pour cela qu’il y a eu des suicides ou des gens traumatisés. Les régiments de la Légion étrangère qui ont combattu au Vietnam comptent peu de suicides, car ces gens avaient la compétence du combat, de la douleur et de la mort. Ils tuaient et ils étaient tués. Les vieux légionnaires vivent souvent une vieillesse paisible. Tout simplement, ces gens agissaient selon leur compétence et leurs caractéristiques. Mais envoyer de jeunes appelés, est une forme de crime typique des sociétés démocratiques.
Quand les troupes mongoles attaquèrent son monastère et que les soldats se précipitèrent vers lui, brandissant leurs épées, Bukko les regarda et récita ce poème :
« Au paradis et sur terre, nulle part où se cacher.
La joie appartient à celui qui sait que les situations
Sont vides et que l’homme n’est rien.
Merveilleuse, en effet, est la longue épée mongole.
Fendant le vent comme l’éclair. »
Impressionnés, les Mongols l’épargnèrent, ainsi que son monastère.
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